LE SARMENT DE VIGNE
C’est vers 1946 / 47 que mes parents firent construire notre maison au Telagh
Et du plus loin que je m’en souvienne elle abritait dans la cour une magnifique treille de raisin violet et d’une extrême douceur.
C’est l’histoire de cette vigne que je vais vous raconter.
Elle fait partie de nos racines car elle a été ramenée du pays de nos ancêtres,
l’Andalousie, par nos grands parents probablement avant 1900 quand ils sont venus s’installer en Algérie .
Mon père, afin d’agrémenter la cour y planta un ou deux sarment issus de cette vigne. Bénéficiant d’une chaleur clémente et de ses bons soins celle-ci se développa magnifiquement en s’étirant tout le long du mur, nous offrant dés l’automne et jusqu’à noël de grosses grappes de raisin que mon père enveloppait de sacs de jute de sa confection afin de les soustraire aux guêpes et aux oiseaux.
Et ainsi a Noel il restait encore quelques grappes qu’il avait la grande joie de
nous offrir au dessert.
Souvenir de notre enfance que l’on aimait se remémorer au cour de nos repas en famille surtout si au dessert il y avait du raisin (jamais, bien sur aussi bon que là bas)
Arrivé, comme beaucoup a la soixantaine, me vint l’envie de retourner (au bled), je veux dire au TELAGH, retrouver mes racines et partager ce moment unique avec mon épouse mes enfants mes cousins mes amis, et enfin tourner cette page qui tant marqué et conditionné notre vie.
Bien accompagné, j’ai donc un beau jour de mai 2007 refranchi la méditerranée
et nous voila de retour au village qui nous a vu naitre, bien accueillis par les autorités et surtout par les copains d’écoles, après tous les chaleureux salamalecs amicaux, embrassades et autres (tu n’as pas changé), je m’éclipse avec ma famille en direction de « notre » maison.
Vous décrire ce moment d’émotions intenses, de la peine, de la joie tant de sentiments m’envahissent l’esprit a ce moment, je revoie comme dans un vieux film a l’intérieur de la maison, mes parents, ma sœur, mon frère dans nos chambres respectives, et, dans la cour réaménagée, la vigne s’étire toujours le long du mur, avec son tronc majestueux et aussi vieux que moi (mais plus en forme) exactement comme dans mon souvenir.
J’en arrive au sarment.
Sans difficultés j’obtiens l’accord des occupants de la maison de prélever un petit bout de branche de la vigne afin de le ramener chez moi, en France.
Sitôt dis, sitôt, coupé et emballé dans le sac à dos
Rentrer chez nous a Villars et après avoir fait bourgeonner le fameux sarment,
J’ai en « grandes pompes », procéder a la plantation de la vigne, aidé en cela par toute la smala des petits enfants.
Cette vigne a trouvée chez moi une nouvelle terre accueillante pour s’épanouir et nous donne chaque année de délicieuses grappes donc se régale toute la famille et plus spécialement le petit dernier de la famille.
Laissez-moi-vous conter la suite du parcour de cette vigne.
Je reviens en 1962, rapatrié a Unieux (Loire) pas bien vu du tout par les habitants du cru, un peu seul, je fais la connaissance d’un émigré espagnol, seul, lui aussi et ne parlant pas le français nous sympathisons et il s’en suivra une amitié qui ne c’est jamais démentie à ce jour.
Bien du temps passe avant que nous ne constations que nos parents venaient de la même région d’Andalousie Huèrcal-Overa, coïncidence !!! ?
De visite chez moi, après mon retour de voyage et apprenant le périple de cette vigne, il me demanda de lui en faire une bouture qu’il planta chez lui en Andalousie
Cette magnifique vigne a finie par retourner dans son sol natal et je vous assure que, pour lui avoir rendu visite et dégusté ses grappes qu’elles sont bonnes, (bonnes comme là bas dit !)
Elle aussi est retournée au pays !!
Plus bas les photos de cette aventure
Antoine GOMEZ – 2007 –
C’est pas beau ?